Comment être créatif sur commande ?

Francesca Gaeti · Temps de lecture : 6 minutes

Être créatif ne veut pas dire être original

Bien sûr, les grands génies de l’art, de la littérature, de la science et de la recherche existent.

Mais toute créativité n’est pas faite d’inventions révolutionnaires.

Chacun d’entre nous, chaque jour, lorsqu’on est confronté à un obstacle, nous résolvons un problème, nous inventons quelque chose qui améliore notre vie ou qui l’améliore pour les autres (et cela signifie aussi inventer une nouvelle recette de cuisine avec des restes du réfrigérateur, ou une nouvelle méthode pour travailler de manière productive) ou simplement chercher de nouvelles idées pour notre blog et pour nos photos sur Instagram nous pratiquons une créativité quotidienne qui a une valeur énorme car elle nous aide à trouver, en continu, mille petites façons de faire mieux.

Ce type de créativité touche tout le monde et il est possible de le former. Comme un muscle, plus on s’entraîne, plus on devient fort.

La créativité, c’est sélectionner et combiner

Le processus créatif ne naît pas de rien, mais évolue grâce aux connaissances que vous avez déjà.

En réalité, de toutes les recherches qu’on a faites, ce qui nous semble le mieux décrire le processus créatif est la connexion qu’on peut faire parmi l’ensemble de notre savoir et de nos connaissances.

Tout ce qu’on sait peut être transformé, vu différemment ou connecté de manière inhabituelle.

Umberto Eco dans la Conférence combinatoire de la créativité (tenue à Florence en 2004) cite Pascal :

Qu’on ne dise pas que je n’ai rien dit de nouveau : la disposition des matières est nouvelle

et dit:

En développant cette pensée, vous pouvez arriver à l’idée de la créativité comme une combinaison inédite d’éléments préexistants

c’est-à-dire la capacité d’assembler des éléments qui existent déjà pour en créer de nouveau.

Il poursuit :

Le créatif n’est pas celui qui traite de quelque chose de nouveau […] mais celui qui l’aura identifié, par intuition, par tentative, par erreur ou par hasard.

Le mathématicien et physicien Henri Poincaré parlait déjà au début du siècle de cet assemblage et combinaisons de connaissances :

Si un résultat nouveau a du prix, c’est quand en reliant des éléments connus depuis longtemps, mais jusque-là épars et paraissant étrangers les uns aux autres, il introduit subitement l’ordre là où régnait l’apparence du désordre. Il nous permet alors de voir d’un coup d’œil chacun de ces éléments et la place qu’il occupe dans l’ensemble.

Le concept de l’utile

Poincaré souligne aussi un autre concept important : toutes les combinaisons ne sont pas bonnes et la créativité consisterait précisément à choisir la combinaison appropriée.

Inventer, cela consiste précisément à ne pas construire les combinaisons inutiles et à construire celles qui sont utiles et qui ne sont qu’une infime minorité. Inventer, c’est discerner, c’est choisir. […] Ce sont ceux qui nous révèlent des parentés insoupçonnées entre d’autres faits, connus depuis longtemps, mais qu’on croyait à tort étrangers les uns aux autres. Parmi les combinaisons que l’on choisira, les plus fécondes seront souvent celles qui sont formées d’éléments empruntés à des domaines très éloignés.

Ces révélations sont intéressantes non seulement pour des disciplines de conception comme le design par exemple mais aussi pour des activité plus pratiques comme la création de contenu en ligne.

En fait, être utile est l’une des caractéristiques fondamentales de chaque contenu qu’on produit, que ce soit des vidéos, des photos, des articles.

L’idée n’est pas forcément d’être original mais de savoir que ce qu’on dit et ce qu’on fait peut vraiment faire la différence pour quelqu’un.

Avant même que Steve Jobs et son « connect the dots« , on a vu que le nouveau se crée à partir du savoir existant.

Pour être formée, la créativité doit être alimentée par nos expériences, par ce qu’on sait déjà et aussi par de nouvelles informations.

Déconstruisons le mythe de la muse 

L’inspiration ne tombe pas du ciel. Il n’y a pas de flash qui nous illumine la nuit pendant qu’on dort.

C’est à nous de chercher l’inspiration

La recherche est l’aspect le plus important du processus créatif.

Ceux qui ne veulent imiter personne ne créent jamais rien.

Cette citation de Dali s’adapte parfaitement au quotidien des entrepreneurs freelances qui créent du contenu pour communiquer leur business. Autrement dit, imiter, c’est créer votre propre version des idées des autres.

Le risque est en effet de penser qu’il ne faut rien regarder ni lire de peur d’être influencé par quelqu’un.

Mais comment aller de l’avant si vous ne savez pas ce qui a été dit ou déjà fait ?

On ne peut pas inventer la roue chaque semaine

Plus vous collectez d’éléments, plus vous êtes en mesure de les lier entre eux et donc de créer de nouvelles idées.

Pour cette raison, il est très important que la phase de recherche ne se fasse pas uniquement dans votre domaine.

Laissez parler votre curiosité et aller vous évader dans des univers différents du vôtre : musique, voyage, couleur, souvenir, tout ce qui peut retenir votre attention.

Ce n’est qu’une fois que vous êtes allé voir ailleurs que vous pouvez donner votre interprétation.

Ça ne veut pas dire que la première idée que vous formulerez eue sera la bonne. Peut-être que ce sera la quatrième, la cinquième ou la dixième.

Alors, la prochaine fois que vous vous sentez bloqué, pensez à votre travail comme un collage : allez piocher des idées de personnes que vous admirez et collez-les ensemble pour créer votre propre version.

Copiez ce qui a été copié

Dali n’est d’ailleurs pas le seul à s’être exprimé au sujet de l’inspiration et de la créativité.

Bob Dylan – que Maël admire – a souvent répété qu’il n’a cessé toute sa carrière de s’inspirer des autres :

J’écris des choses de films et de ce que j’ai entendu des gens et je les jette dans la boîte.

Cette boîte aurait écrit ses plus grandes chansons à sa place :

On s’en fout d’où viennent les extraits, ce qui compte c’est qu’ils soient mis ensemble.

Brian Eno, Jarmush, Louis Amstrong, Steve Jobs, Zadie Smith, de nombreux artistes, entrepreneurs, ou créatifs font tous le même constat au sujet leur inspiration.

Ce n’est pas pour rien.

Ce qu’il faut retenir des leçons de ces génies, c’est qu’on s’empêche trop souvent de faire certaines choses uniquement parce que d’autres personnes les ont déjà faites avant.

Les belles choses naissent dans le néant

Plus intéressant encore, le roi de la créativité Brian Eno confirme totalement l’idée qu’il n’y pas un monde réservé aux génies créatifs et un monde aux personnes normales :

Tout le monde pense que Beethoven avait entièrement créé ses quatuors à cordes dans sa tête – qu’ils y sont apparus et se sont formés dseuls ans sa tête – et tout ce qu’il avait à faire était de les écrire pour qu’ils se manifestent au monde.
Mais ce que je pense – et ce serait une leçon que tout le monde devrait apprendre – c’est que les choses sortent de rien. Les choses naissent à partir de rien.

Cliquez sur la vidéo pour l’entendre de ses propres mots : 

Il poursuit : 

La plus petite des graines dans la bonne situation se transforme en la plus belle forêt. Et la graine la plus prometteuse dans la mauvaise situation ne donnera absolument rien.

Si vous gardez en tête l’idée qu’il y a des gens doués qui auraient reçu un don, qui auraient des merveilleuses idées qui trottent dans leur tête et que vous n’êtes tout simplement pas l’un d’eux, que vous êtes juste une sorte de personne normale, que vous n’arriverez jamais à leur niveau – alors vous vivez une vie différente.

Vous pourriez avoir une toute autre vie où vous pourriez vous dire : je sais que des choses se construisent à partir de rien, qu’elles partent de débuts peu prometteurs, et comme je vis un début peu prometteur, je pourrais moi aussi construire quelque chose.

Les douches et la phase d’ennui

Kyan Khojandi, le cerveau derrière la série Bref, Serge Le mytho ou Bloqués, explique comment il trouve toutes ses idées qu’on pourrait résumer par 2 phases :

D’abord, ce qu’il appelle une phase d’ennui. Ce qui correspond à la phase de recherche dont on parlait plus haut. Il s’agit de se laisser le temps d’aller voir ailleurs, d’être curieux, de s’évader. 

Toute ma vie je ne fais que collecter des idées

C’est une période où on se laisse le temps pour soi, pour réfléchir – sous la douche par exemple.

Ce n’est qu’ensuite qu’on entre dans la phase de productivité, la phase d’action. Ce serait selon les mots de l’humoriste une phase de secrétariat, de comptabilité, de gestion des idées qu’on aurait récupérées à droite à gauche. 

Ne vous démotivez pas !

On le voit, le processus créatif est composé de tentatives, d’inspiration, d’ennui et de patience – il faut parfois laisser vos idées reposer pour qu’elles évoluent et mûrissent afin d’obtenir des résultats.

Il s’agit aussi de sortir d’un modèle de pensée selon lequel les idées appartiendraient aux uns et aux autres. Au contraire, l’idée originale n’existe pas en soi, elle est le fruit de ce qui existe déjà.

N’attendez pas que la muse vienne vous réveiller la nuit. 

Apprenez de tout le monde, ne soyez le disciple de personne et créez votre propre version des meilleures idées des autres.

Commencez à relier les points dès maintenant !

Un live Instagram sur la créativité

Vous l’avez vu en début d’article, on vous a mis l’extrait du live sur le thème de la communication créative organisé par Audrey du compte Instagram @Tastencolors. Pour voir le live sur Instagram, cliquez sur le lien suivant : https://www.instagram.com/p/CCdSNqiIb7B/

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