Coronavirus, de l’épidémie à l’infodémie

Maël Perdriolle · Temps de lecture : 4 minutes

Dur de trouver des infos fiables sur le coronavirus ? L’organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré être préoccupée par ce qu’elle a baptisé elle-même une infodémie : une épidémie de fausses informations au sujet du coronavirus.
Un phénomène aussi dangereux, dit-elle, que la maladie elle-même.

Coronavirus, de l’épidémie à l’infodémie

Pour vérifier que tout le monde suit bien les pratiques de santé publique, la Chine envoie des drones équipés d’un haut parleur pour interpeller les passants qui ne portent pas de masque pour se protéger du coronavirus. Pour éviter le contact avec un médecin, ces mêmes drones volent jusqu’au balcon des maisons pour prendre la température. Flippant ?

Des hongkongais se mobilisent pour répertorier les sources fiables que la propagande chinoise n’a pas hésité à supprimer pour rassurer tout le monde.

En parlant de bonne source, cette excellente carte créée par l’université de John Jopkins montre toutes les infos en temps réel générées par les sources officielles – dont l’OMS. On y voit en un coup d’oeil le nombre exact de cas répertoriés, les décès et les guérisons par pays et par ville.

D’ailleurs, cherchez #coronavirus sur Instagram ou Twitter et on vous proposera directement d’aller faire un tour sur le site officiel du gouvernement où une page de question réponse est publiée. Vous pouvez aussi suivre le compte de l’OMS sur Twitter. Ou apprendre à vous laver les mains en faisant comme ça.

On le voit avec le coronavirus, la santé est environnementale, culturelle, mais également géopolitique. Avec la collecte de données sur la santé des citoyens, leur stockage et la possibilité pour les pays de les exploiter, l’intelligence artificielle devient un instrument de pouvoir.

L’information, le nerf de la guerre

C’est la guerre de l’information, surtout en France où il ne peut se passer une semaine sans qu’une communauté se monte contre une autre sur les réseaux sociaux.

Est-ce révélateur de nos sociétés ?

Alors qu’un journaliste est primé pour son reportage sur Monsanto, un an après sa diffusion sur France 2, son travail fait toujours polémique auprès des défenseurs du glyphosate qui ne lui trouvent aucune crédibilité scientifique. Bien que le CSA s’est manifesté en faveur du reportage, beaucoup se persuadent de la mauvaise intention des médias à déformer les sujets scientifiques.

Justement, pour redonner confiance à la presse auprès des plus jeunes, le Washington Post s’est lancé sur TikTok.

On y voit des parodies du métier de journaliste et les coulisses du journal. Est-ce stratégique pour un journal de se mettre sur TikTok ? En tout cas, ça met un coup de vieux aux mots croisés et permet d’humaniser un métier très critiqué depuis ces dernières années et les fake news n’arrangent pas la situation.

Au passage, si vous avez du mal à reconnaître le vrai du faux, Twitter a lancé un label pour identifier les fake news. Est-ce la fin de la désinformation ? Qui sait, peut-être qu’un jour les médias co-créeront les informations avec leurs lecteurs !

Et si l’info n’était pas gratuite tout simplement ?

C’est ce que nous montre le journal de technologie theinformation.com.

Son inscription coûte 399 dollars l’année. Sans pub. Toute la Silicon Valley y est abonné, y compris Jeff Bezos (Amazon) et James Murdoch.

Pour sa campagne de réélection, Trump aurait pu choisir Facebook et son manque de régulation comme le font tous les candidats mais c’est Youtube que les républicains ont choisi : Trump et son équipe prévoient d’inonder de publicité la page d’accueil de la plateforme le jour des élections. Comme à chaque fois, les sommes en jeu sont colossales.

Apprendre à se comporter en ligne

Est-on arrivé à l’ère des réseaux anti sociaux ? Les réseaux sociaux continuent de grossir (si si même Facebook), mais les chiffres montrent que les plus jeunes les désertent. Ce qu’ils préfèrent ? Les messages privés, les micro communautés, les expériences partagées.

L’écrivain Matt Haig donne des conseils dans son livre Notes on a nervous planet dont on a traduit quelques extraits. A prendre un peu comme une piqûre de rappel :

  • Pratiquez l’abstinence. Surtout sur les réseaux sociaux.

  • Ne tapez pas de symptôme sur Google. A moins de vouloir absolument vous convaincre que vous serez mort avant le dîner.

  • Restez humain.Résistez aux algorithmes. Désactivez les annonces pop-up. Sortez de votre bulle de filtre. Ne laissez pas l’anonymat vous transformer en quelqu’un dont vous auriez honte d’être hors ligne. Soyez un mystère, pas une statistique. Soyez quelqu’un qu’un ordinateur ne peut pas connaître. Restez empathique. Cassez les codes. Restez humain.

S’éduquer les uns les autres ? C’est la mission que s’est donné le mec à la pancarte, de son vrai nom Instagram Dude with sign et son équivalent féminin Dudette with sign. Ces deux personnes se font photographier en se tenant droit comme des piquets dans des rues bondées en arborant une pancarte sur laquelle est écrit un conseil pour mieux se comporter dans la vie et sur les réseaux sociaux.

Technologie tu perds ton sang froid

Alors que l’hologramme de Whitney Houston fait sa tournée d’Europe et donne un coup de vieux à celui de Mélenchon, un nouveau prolétariat travaille dur de l’autre côté de nos écrans. D’ailleurs, Invisible, documentaire sur les travailleurs du clic donnent la parole aux chauffeurs d’Uber, aux modérateurs de Facebook et aux livreurs Deliveroo.

Est-ce de l’esclavage moderne ?

En tout cas, la ruée vers l’or des temps modernes se passe en Georgie, où des mineurs de bitcoin ont trouvé refuge à Tbilissi : la réglementation étant très libérale, le pays est réputé comme le meilleur endroit au monde pour fabriquer de la monnaie virtuelle.

Au passage, la VHS revient à la mode, des israéliens veulent remplacer les abeilles par des robots pollinisateurs, des espions russes ont été vus près des infrastructures qui gèrent Internet et des green-influenceurs prônent des produits éco responsables et durables sur des plateformes habituellement destinées à la consommation.

D’ailleurs, les chiffres montrent que les influenceurs sur Instagram sont des femmes et qu’elles sont en quête de valeur et d’éthique. Le marketing d’influence a de beaux jours devant lui.

En parlant d’éthique, comme plus personne ne semble échapper aux accusations de plagiat, des musiciens développeurs ont trouvé la solution et ont recensé 68 milliards de mélodies dans le domaine public. Comme ça, plus d’erreur possible !

– Réussir en solo –

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