Les réseaux sociaux nous font mal.
Les bulles de filtre des algorithmes nous trompent.
On ne se parle plus.
On ne se connaît plus.
On se méfie les uns les autres.
On ne croit plus rien de ce qui se dit.
Les emails nous rendent malheureux, comme l’explique brillamment Cal Newport.
Les dark patterns nous manipulent à longueur de journée. Voici une liste non exhaustive de ce poison d’internet.
Pourtant, malgré ce triste constat, la pandémie nous a apporté un regard nouveau.
On a modifié nos comportements, notre relation à l’autre, notre approche envers les écrans.
Dans cette édition, on s’intéresse à ce qui va rester de ces changements.
Plus d’humain dans les interactions
Quand le réel ne fait plus rêver, les internautes sont prêts à casser les codes, à s’emparer des outils, des réseaux ou des jeux vidéos et à les détourner de leur fonction originale.
? Le but est clair :
se réapproprier l’espace en ligne
pour se rapprocher les uns les autres
Dernier exemple en date ?
Le 20 février, le jeu vidéo Fornite a lancé un concept dingue : son premier festival de films virtuel, baptisé Short Nite.
Pour vous rendre compte de la chose, imaginez votre personnage, calé en haut d’une colline face à un écran géant en plein air qui diffuse une sélection de films qui eux, sont bien réels.
Vous pouvez même acheter à votre personnage du popcorn pour qu’il le mange pendant la diffusion.
Autour de vous ? Les personnages des autres joueurs venus en nombre du monde entier pour assister au festival.
À en faire pâlir de jalousie les cérémonies de césar ou le festival de cannes qui peinent à trouver des solutions pour se réunir à nouveau.
On le voit :
Fortnite ou Animal Crossing
ne sont plus de simples jeux vidéo
Leurs utilisateurs en ont fait des espaces de rencontre et de discussions en ligne.
Une île sur la carte du jeu fait désormais office d’île des loisirs dans lequel on peut voir de vrais films ou écouter de la vraie musique, comme lors du concert du rappeur Travis Scott qui avait rassemblé 12 millions de joueurs.
Cette tendance risque fort bien de perdurer, à l’instar de la plateforme Twitch et son Watch Parties qui permet aux streameurs de regarder des films avec leur communauté.
? Les emojis poursuivent leur quête d’identité
Vous ne prenez pas les emojis au sérieux ?
Cette brillante étude montre les efforts qui ont été faits concernant la question identitaire, du genre et de l’inclusivité. Fascinant.
Apple vient d’ailleurs de proposer 200 nouveaux emojis, dont la seringue pour illustrer le vaccin du covid-19 (qui sert d’ailleurs de gage de sérieux sur les applications de rencontre) ainsi que la possibilité pour les couples de choisir le sexe, la couleur de peau, de cheveux, l’orientation sexuelle, etc.
Petite info au passage, l’emoji qui pleure de rire est devenu ringard.
Si vous n’assumez pas de vieillir, utilisez plutôt la tête de mort (dans le sens mort de rire).