TikTok, le nouveau réseau de la dissidence et du militantisme ?

Maël Perdriolle · Temps de lecture : 3 minutes

Black Lives Matter 

? Google Docs au service de la révolte

Dans la semaine qui a suivi le meurtre de George Floyd, des centaines de milliers de personnes ont manifesté aux États-Unis et dans le monde entier pour revendiquer plus de justice mais aussi et surtout pour éduquer au sujet du racisme et de la cause noire. 

C’est ainsi qu’un tout autre outil du web a été détourné de sa fonction de base pour organiser la révolte : Google Docs 

C’est ce qui a servi à partager massivement des livres sur le racisme, des lettres à destination de la famille Floyd ou des appels aux dons. 

Comme si l’action collective était ce nouveau langage de pouvoir, sans algorithme, ni inscription, ni pub. Et si c’était différent cette fois-ci 

? TikTok, le nouveau réseau de la dissidence et du militantisme ? 

Vous pensez que TikTok n’est qu’un énième réseau social prônant des contenus légers et triviaux ? 

Pourtant…

Les jeunes utilisateurs de la 2ème application la plus téléchargée au monde s’en sont servis pour saboter un meeting de Donald Trump en créant de fausses inscriptions – et donc de fausses espérances au sujet du nombre de participants. 

Dans une même stratégie d’obfuscation, ces mêmes activistes ont détourné l’application de la police de Dallas qui consistait à encourager le public à dénoncer des actions des manifestants. 

On retiendra que ces adolescents – des mineurs qui n’ont donc pas l’âge de voter – se politisent beaucoup plus que leurs aînés et la dissidence dont ils ont fait preuve révèle une stratégie de militantisme très créative

Cet intérêt de la génération Z aux sujets de société n’a pas échappé à Le Monde, qui a pris d’assaut TikTok pour toucher cette jeune audience.  

? Le risque d’un nouveau scandale à la Cambridge Analytica

D’un autre côté, la révolte a relancé ce que la crise sanitaire et le confinement avait stoppé : le ciblage géolocalisé, une technique que les politiques utilisent pour récupérer les données de personnes présentes à un lieu à un moment précis (une manif de soutien au mouvement Black Lives Matter, un matin à Dallas par exemple) pour leur envoyer des pubs spécifiques sur leur téléphone.

Peut-être fait-on face à un nouveau scandale à la Cambridge Analytica ?

? Si le sujet de la protection de vos données vous intéresse 

ou si vous n’aimez pas l’idée d’être profilé, cet excellent outil devrait vous plaire : il sert à ouvrir 100 onglets sur une thématique qu’on vous fait choisir (mode, luxe, etc.) afin d’envoyer délibérément des mauvaises infos sur votre sujet pour brouiller les traqueurs de données et fausser la pub.

Scarface 2.0 

? Une nouvelle névrose se répand ; la nomophobie 

(comprenez no mobile phobia), une sorte de pathologie liée aux technologies et plus précisément aux smartphones et à l’angoisse d’en être séparé. La personne qui en est atteinte a peur de ne plus pouvoir communiquer, s’informer ou de renoncer à son confort.

Y aurait-il un parallèle à faire entre la drogue et les réseaux sociaux ?

? “Don’t get high on your own supply” 

Le célèbre film Scarface dévoile une des règles marketing les plus importantes que tout trafiquant de drogue débutant se doit de respecter à la lettre :

“don’t get high on your supply” autrement dit, “ne sniffe pas ta propre came” pour ne pas en tomber accro. 

Ce qui est intéressant, c’est que les développeurs de Facebook adoptent la même approche : non seulement ils ont admis que le réseau a été conçu pour être addictif, mais en plus, Mark Zuckerberg lui-même n’utilise pas Facebook comme on l’utilise.

? D’ailleurs, cet excellent article montre à quel point les réseaux sociaux modifient notre identité,

notamment à cause d’un passé qu’on ne peut désormais plus supprimer de notre mémoire comme on pouvait le faire avant. 

Il est temps de construire 

? Coder vert : les développeurs web au service de l’écologie 

Hier soir, le résultat des municipales a montré que l’écologie occupe une place importante dans les préoccupations des Français.

D’ailleurs, s’il était un pays, le web serait le 3e plus gros consommateur d’électricité au monde, derrière la Chine et les États-Unis.

On a déjà parlé d’écologie digitale sur notre blog et des mesures qu’on peut adopter face à nos écrans pour limiter notre consommation d’énergie et notre empreinte carbone pour lutter contre le dérèglement climatique. 

Et si on codait vert ? C’est la nouvelle tendance chez les développeurs web : concevoir des logiciels durables pour réduire l’empreinte carbone en prenant en compte le coût écologique de chaque clic. 

? Plus de justice sociale et d’inclusion grâce au web ? 

40% de la population serait digitalement exclue, ce qui favorise des inégalités à travers le monde. L’idée de considérer l’accès à internet comme un droit de l’homme émerge. 

? On a vu ce mois-ci un bel exemple de l’usage des technologies 

lorsque la pride a défilé sur le jeu vidéo Animal Crossing à défaut de ne pouvoir le faire dans la rue.

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