Comment retenir tout ce que tu lis ?

Maël Perdriolle · Temps de lecture : 11 minutes

Dans cette vidéo, on t’explique comment augmenter tes connaissances et retenir ce que tu lis.

Au programme :⁣
✍️ Retrouve toutes tes notes⁣
?‍♂️ Souviens-toi de tout ce que tu lis⁣
? Trouve de nouvelles idées sur commande⁣
? Crée un deuxième cerveau⁣
? Évolue avec tes livres !⁣

 

Comment te souvenir de tout ?

On connait tous cette situation : on est en train de lire un livre et on tombe sur un passage intéressant. Que fait-on dans 99% des cas ? On souligne le passage !

C’est un réflexe qu’on a tous, qui vient sûrement de l’école et qui fonctionne bien dans notre tête. On se dit : « tiens c’est important ça, je le souligne pour le mettre de côté, pour plus tard« .

Pourquoi ça ne suffit pas de souligner dans un livre

Malheureusement, souligner une phrase d’un livre ou d’un article n’est pas ce qu’il y a de plus efficace pour retenir quelque chose.

Pourquoi ? En soulignant un passage important, je suppose que le moi du futur va prendre le temps de regarder activement ce que j’ai souligné pour pouvoir en faire quelque chose. En fait, à chaque fois qu’on souligne des phrases, on délègue à nous-même un travail qu’on n’a pas l’intention de faire maintenant en s’imaginant qu’on aura le temps et l’envie de le faire plus tard. Ce n’est pas la bonne approche pour retenir une information.

4 méthodes pour te rappeler de ce que tu lis dans les livres et ailleurs

Par exemple, si je lis un livre sur la nutrition et que je change de suite mes habitudes suite au bouquin, il y a de grandes chances que j’obtienne des résultats. Maintenant, si je souligne ce qu’il y a dans le livre sans rien changer à mon alimentation, je n’aurai pas de résultats et j’aurai souligné pour rien. 

Dans cette vidéo, tu vas voir qu’on peut faire bien mieux que souligner des passages. Tu vas voir comment tu peux retenir une info et comment implémenter de nouvelles idées.

C’est parti pour la première méthode ! 

1. Retrouve toutes tes notes – La méthode de l’étudiant

Quand j’étais étudiant, je lisais beaucoup de livres et pour me rappeler de cette masse d’infos, j’avais ma petite technique toute bête qui me permettait de revenir sur les passages d’un livre que je voulais ou que je devais retenir. 

Ma technique était la suivante :

J’utilisais les premières pages du livre pour créer un index

J’écrivais sur cet index un mot-clef et un numéro de pages. Le mot clef résumait la thématique du passage en question et le numéro de pages renvoyait vers le passage en question.

En plus de l’index, j’écrivais aussi une note courte dans la marge sous forme de mot-clef pour me rappeler du thème. 

Idéal pour les livres de fiction et non fiction

Ça marchait pour les livres que je devais étudier mais aussi pour les livres que je lisais pour le plaisir.

Par exemple,  le voyage au bout de la nuit, de Céline, est un livre que j’ai lu pendant la vingtaine et qui est encore aujourd’hui le livre de fiction qui m’a mis la plus grosse tarte. 

J’ai lu plusieurs fois ce livre dans ma vie et je suppose que le lirai à nouveau tout simplement parce qu’à chaque lecture je découvre de nouveaux passages qui me marquent et qui me font faire de nouvelles réflexions.

Comme ce bouquin est un condensé de punchline et de commentaires sur plein de thématiques de la vie, le livre est farci de notes en tout genre. 

Grâce à cette technique de l’index, le voyage au bout de la nuit est devenu au fil des ans une sorte de recueil grâce auquel je peux retrouver en 2 secondes un passage en question sur une thématique précise, même des années après. 

2 problèmes avec la technique de l’index

Le premier problème est que mes notes sont figées dans le bouquin.

Toute ma réflexion repose sur les pages du bouquin physique. Si je ne suis pas à côté du livre, je perds l’ensemble des notes que j’ai soulignée, labellisée et notée.

Avec Francesca on a vécu dix ans à l’étranger dans plusieurs pays. On a bien vu pendant ces années d’expatriation que ce n’est pas possible d’emporter avec soi tous ses bouquins si on bouge beaucoup, encore plus si on change de pays.

C’est le défaut de cette technique : dès qu’on s’éloigne du livre, on perd l’accès aux notes et donc aux idées qui sont nées lors de la lecture. 

Le deuxième problème avec cette approche est que les notes sont isolées de celles des autres livres. Or, une idée isolée perd de sa substance.

Heureusement, il y a mieux que ma méthode d’étudiant.

Plutôt que de faire un index (noter des mots-clefs dans les premières pages du bouquin), on va voir comment on peut prendre des notes intelligemment pour exporter l’idée d’un livre (ou d’un article ou autre). 

L’idée, derrière les 3 autres méthodes qu’on va voir est de conserver ces notes tout au long de ta carrière, comme si tu avais ta base de données, une sorte de wikipedia personnel.

Ça va te servir à ne plus jamais manquer d’inspiration, à ne plus être à court d’idées ou à ne plus te retrouver face au syndrome de la page blanche.

2. Souviens-toi de tout ce que tu lis – L’effet de Generation

Si on ne retient pas l’info des passages qu’on souligne, c’est parce qu’on n’a pas créé l’effet de génération.

L’effet de generation est le principe selon lequel tu te rappelles mieux quand tu écris avec tes propres mots, quand tu crées ta propre version, quand tu génères ta propre version, d’où le nom. 

Récapituler avec tes propres mots au lieu de copier une note telle quelle

Au lieu de souligner une phrase ou de copier une idée telle quelle dans une note externe (comme on a tous tendance à le faire), essaye de récapituler ce que tu viens de lire en l’écrivant avec tes propres mots. Cette technique va te permettre de multiplier les chances de t’en souvenir. 

On se rappelle mieux quand on crée sa propre version

D’ailleurs bien que les chercheurs semblent être tous d’accord pour affirmer ce phénomène, personne ne semble comment l’expliquer, si on en croit la page wikipedia :

« les chercheurs ont du mal à expliquer pourquoi c’est plus facile de se souvenir d’une info qu’on a généré soi-même plutôt qu’une info qu’on a lu. Aucune explication n’a été retenue ». 

Quand tu lis un livre et que tu veux te souvenir de tes notes pour en faire quelque chose, ne recopie pas à la main ou au clavier ce qui est écrit, ou pire, ne fait pas de copier/coller du passage en question. Si tu veux te souvenir de cette idée, prends soin d’écrire les notes avec tes propres mots. Résume ce que t’as compris, essaye de te l’expliquer à toi même sans regarder la source. Fais-le en utilisant ta mémoire.

N’écris pas une note pour faire bien. Écris ce que tu veux dire à la personne qui lira la note, c’est à dire le toi du futur !  Dis-lui ta propre version du savoir que tu veux conserver. Écrire avec tes propres mots sans regarder la source, c’est finalement une des meilleures méthodes pour assimiler une information. 

 

3. Trouve de nouvelles idées sur commande – Le sexe d’idées

J’aurais pu appeler cette technique la méthode du proxénète. Le concept est que ton idée passe la nuit avec une autre idée, qu’elles couchent ensemble et que de cette union, naisse une nouvelle idée. Ton rôle est celui du proxénète : tu choisis quelle idée doit coucher avec telle autre idée. Cette approche vient de Matt Riley, qui en parle dans ce ted talk

Ce passage de la conférence est particulièrement pertinent :

Personne n’est capable de construire une souris d’ordinateur. Personne n’est capable de créer un crayon, personne ne sait faire un crayon, mais des millions de personnes s’en servent au quotidien. Si on se sert de ces objets sans savoir les construire, et si tout ça c’est possible, c’est grâce au sexe d’idées.  

Jouer au proxénète d’idées

Tu peux utiliser la même approche pour la prise de notes en décidant volontairement de faire accoucher des idées ensemble. Non seulement tu vas créer de nouvelles idées mais tu vas te souvenir de ces idées puisque c’est toi qui va les mettre activement en relation. Ce qui est intéressant avec le sexe d’idées, c’est de ne plus prendre les notes passivement.

C’est toi le proxénète, c’est donc toi qui commande. Tu peux créer des idées à la demande en décidant que telle idée devrait passer un peu de temps avec telle autre idée parce que t’as en tête l’intention de voir quelle nouvelle idée intéressante pourrait naître de cette union. 

Stimule toi-même tes futures idées

J’aime cette approche parce qu’elle nous force à stimuler nous-mêmes nos idées. Non seulement tu te souviens de ce que t’écris mais en plus tu deviens acteur. C’est intéressant si tu es souvent en panne d’inspiration. Plutôt que d’attendre la muse de l’inspiration pour avoir une bonne idée, c’est toi qui te créé, seul, cette abondance d’idées que t’as réussi à faire naître et qui deviennent chacune de nouvelles pistes à creuser. C’est une pierre deux coups.

Pour combiner les idées entre elles, il te faut un système pour faire accoucher des notes entre elles :

 

4. La méthode Zettelkasten : vers un second cerveau

À la fin de Candide, Voltaire dit cette phrase qu’on connaît tous : il faut cultiver notre jardin. On va s’inspirer de cette punchline de Voltaire : cultiver ton jardin, c’est cultiver ton esprit, c’est prendre soin de ton esprit. 

Il faut cultiver notre jardin 

Imagine un jardin où tu peux cultiver ta curiosité en plantant des graines d’idées. De ces graines tu vas faire pousser ton savoir (ton arbre de la connaissance). De cet arbre, tu vas récolter de nouvelles idées (les fruits de cette arbre).

Mindmap ou carte heuristique

On peut mettre en pratique ce jardin du savoir grâce à plusieurs outils. On peut par exemple parler du mindmapping. En français, on parle de carte heuristique, carte mentale ou carte des idées. La mindmap te permet de connecter visuellement tes idées autour d’un thème central. Tu vas les cartographier de manière à visualiser de manière globale l’ensemble de tes idées et les liens que tu peux faire entre elles. 

La mindmap est un outil que j’utilise beaucoup parce que je fais partie de ces gens qui ont besoin d’une vision globale (ce n’est pas le cas de tout le monde) : j’ai besoin de voir l’ensemble de mon raisonnement pour me permettre de progresser et lier une idée avec une autre et de creuser une piste sans perdre le fil du thème central.

La carte mentale est une première étape pour t’aider à mieux te souvenir des infos, à développer ta créativité et à créer des liens entre les infos. 

Un trésor de connaissance personnel

Mais la méthode dont j’aimerais te parler maintenant est une technique qui te permet de créer une sorte de deuxième cerveau. Comme si tu avais un trésor de connaissance personnel que tu pourrais ouvrir quand tu veux et pour toute ta vie. Cette méthode va te permettre d’externaliser ta connaissance. Rien que ça. 

Pour t’en parler, laisse moi te présenter Niklas Luhmann, un sociologue allemand qui a publié plus de 50 livres ! Il n’a pas fait que ça d’ailleurs, tout au long de sa vie il a publié des centaines et des centaines d’articles. 

Comment être aussi prolifique que Niklas luhman ? Justement, s’il est connu, c’est parcequ’il a créé sa propre technique de prise de note : la méthode Zettelkasten, une méthode de gestion de connaissance qu’on pourrait traduire par… boite à idées.

Zettlekasten : la boîte à idées

Luhmann créait plus que des notes, il créait des cartes sur lesquelles il écrivait une seule et unique idée. Ensuite ces cartes étaient reliées entre elles grâce à un système de label qui lui permettait de les classer, les hiérarchiser et créer des liens entre elles. Son système n’était pas digital, du coup toutes ces notes étaient rangées dans des boîtes, d’où le nom.

C’est un système qui a l’air complexe mais qui ne l’est pas tant que ça et qui est parfait pour capturer l’information, revenir dessus plus tard et surtout pour connecter les idées entre elles pour créer d’autre idées. 

C’est bien parce que la mémoire fonctionne comme ça. On ne se souvient pas de manière isolée. On se souvient d’une info parce que quelque chose nous a fait penser à cette info et c’est comme ça que notre cerveau fonctionne: il fait des connexions tout le temps. 

Donc s’il y a bien un système que tu peux utiliser pour faire en sorte de te rappeller ce que tu lis, c’est bien le système Zettlekasten parce que tu vas pouvoir toi-même créer des liens entre tes idées. 

Appliquer ce système aux livres, podcats, conversations, articles…

Tu peux appliquer ce système pour n’importe quel type d’information.  Les livres mais aussi une conversation que t’as trouvée intéressante, un article, un podcast, un film, tout ce qui est important pour toi dans la vie sur les sujets qui t’intéressent. Ça va te forcer à assimiler ce que tu viens de lire ou d’entendre et ça va t’inciter à développer ta propre réflexion sur ces sujets. 

Autres aspect intéressant, c’est que t’es pas obligé de faire comme Luhmann ! Lui n’avait pas d’ordinateur et sa technique lui a permis de publier plus d’une cinquantaine de bouquins et des centaines d’articles scientifiques au cours de sa vie. Mais tu n’es pas obligé  d’utiliser des cartes physiques et de les mettre dans une vraie boite, tu peux externaliser tout ça dans une application de prises de notes, ce qui fait que tu peux rendre l’information disponible tout le temps, partout..et pour toujours.  

Faciliter la conversation avec le moi du futur

Ce qu’il faut retenir de cette méthode, c’est de faciliter le plus possible la récupération des idées pour plus tard, pour le fameux toi du futur. A mes yeux,  c’est ça le plus difficile à faire. Ça m’est arrivé plein de fois de lire une note que j’avis écrite il y a  plusieurs années et de ne pas comprendre ce qu’il y avait écrit. Quel dommage !

Ce système corrige ce problème : la meilleure manière de rendre ta réflexion accessible à ton toi du futur, c’est d’importer ces informations dans un système de prise de notes permanentes.

Un système évolutif et des notes permanentes

Le but derrière cette méthode c’est de créer des notes permanentes, c’est à dire des notes qui durent dans le temps, des notes qui se suffisent à elles mêmes, et qui sont liées à d’autres notes qui elles aussi sont permanentes. Durer dans le temps, c’est pas un mois ou deux, c’est le temps d’une vie.  

C’est un système fascinant parce qu’on arrive à créer en partant de nos propres idées.

C’est un système évolutif. Le but n’est pas de prendre une note et de la laisser dans un coin ou de souligner une phrase et de rien faire derrière. Le but est de revenir dessus activement d’ajouter de nouvelles infos si tu en as, de compléter la note, d’ajouter d’autres exemples, ou d’autres idées connexes. Le but est de digérer chaque nouvelle info et de l’implémenter dans ton système pour que tu puisses créer quelque chose et que tu puisses le faire pour toute ta vie. 

Cette méthode est un système qui m’a fait rêver la première fois que j’en ai entendu parler parce que ça permet de créer ta propre base de données.

Mon nouveau challenge

Ça fait deux ans maintenant que j’expérimente cette méthode mais de manière digitale parceque ça m’intéresse pas d’avoir une boite avec des centaines de cartes physiques. J’ai déjà commencé ce travail et je dois dire que les résultats sont plutôt bons puisque j’arrive déjà beaucoup mieux à assimiler de grandes quantité d’informations et surtout et c’était important pour moi, il y a une meilleure connexion entre moi et le moi du futur : j’arrive mieux à comprendre ce que j’ai moi même écrit il y a plusieurs mois sur un concept un peu compliqué que j’ai pu lire dans un livre. 

Je ne vais pas dans le détail de la méthode dans cet article mais si déjà ça t’intéresse, la meilleure chose à faire pour commence est de lire ce livre qui m’a beaucoup aidé à mettre ça en place : ça explique très bien et de manière complète comment utiliser cette méthode.  

Mon nouveau challenge, c’est d’essayer de faire connecter mon deuxième cerveau avec le deuxième cerveau de Francesca. 

Mon but est d’arriver à faire en sorte de lier ses idées avec les miennes, je réfléchis à un système simplifié où on pourrait accéder l’un l’autre facilement à notre base de données respective. Je n’y mets pas encore suffisamment de temps et d’énergie mais c’est un challenge à temre que je me lance. 

 

Évoluer avec les livres

Les livres nous offrent un volume illimité de connaissances. On ne peut pas tout lire dans une vie alors je trouve intéressant de trouver ou de créer un système permettant d’en savoir toujours plus, augmenter nos connaissances et retenir ce qu’on lit, parce que c’est dramatique de s’intéresser à plein de choses et de ne pas s’en souvenir alors que ces choses nous ont marqué lors de la lecture. 

Je trouve ça génial de se retrouver face à une nouvelle idée et de se dire qu’on peut la planter dans un système pour la faire grandir avec le temps et la connecter à d’autres idées pour ensuite créer de nouvelles idées. C’est un thème qui je l’espère vous fascine autant qu’il me fascine. Il y a un concept d’évolution qui me plait et que je trouve nécessaire pour progresser. 

Pour conclure, lis tes notes mais relis aussi tes livres pour évoluer avec eux. La relecture est aussi importante que la lecture. C’est bien de lire un bouquin une fois mais c’est encore mieux d’évoluer avec ce même livre au fil des années.

Tu n’as pas forcément besoin de chercher sans cesse de nouveaux livres. Peut-être que ça vaut le coup d’aller simplement revoir des livres qui t’ont marqué et qui t’ont forgé. 

Tu changes et tu évolues avec le temps mais les livres restent les mêmes. 

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