Ce que Google et Facebook vous cachent – comment crever la bulle de filtres

Maël Perdriolle · Temps de lecture : 18 minutes

Vous connaissez le point commun entre Google, Netflix et Instagram ? Les contenus qu’ils nous montrent sont personnalisés selon nos intérêts.

Le problème ? Ça nous enferme dans une bulle de filtres qui ne nous montre que ce qu’on veut voir et nous coupe des idées contraires aux nôtres.

Il est temps de crever cette bulle ! Voici comment.

Google vous connaît par coeur 

Quand on cherche quelque chose en ligne, on n’obtient pas tous les mêmes infos. Le boulot du moteur de recherche Google, c’est de donner à son utilisateur la meilleure réponse, la plus adaptée à ses besoins.  C’est la mission de Google. 

Pour y arriver, pour fournir la meilleure réponse, Google a appris au fil des années à nous espionner, à récolter autant de données possibles sur nous, si bien qu’aujourd’hui, il connaît presque tout de nous.

L’algorithme de Google sait où vous vous trouvez, la langue que vous parlez, ce que vous aimez, les personnes que vous fréquentez. 

Selon ce que vous tapez, il comprend vos orientations politiques, vos orientations sexuelles, ce qui vous fait rire, ce qui vous énerve et ce qui attire votre attention.

Selon l’ensemble de ces infos, Google est en mesure de vous proposer des résultats de recherche uniques, sur mesure, qui sont ne sont destinés qu’à vous. 

Les résultats que vous trouverez seront donc nécessairement différents de ceux de votre voisin. 

Netflix aussi.

Mais l’algorithme de Google n’est pas le seul à fonctioner ainsi.

Beaucoup de plateformes du web qu’on utilise au quotidien fonctionnenet elles-aussi avec ce système de personnalisation : 

Netflix propose des films, des séries et des documentaires en fonction de ce que vous regardez habituellement. 

Twitter vous suggère quelle personne vous aimeriez suivre en se basant sur les personnes que vous suivez déjà. 

L’algorithme de Facebook adapte votre fil d’actualité en fonction des personnes avec lesquelles vous interagissez régulièrement, des pages que vous aimez, des pages qu’aiment vos amis.

C’est quoi la bulle de filtres ? 

Bref, les grandes enseignes du web ont toutes le même fonctionnement : 

Quand vous vous rendez chez elles, l’algorithme qui vous accueille fonctionne de manière à ce qu’il crée une bulle de contenus personnalisés et adaptés à vos intérêts.

Ce phénomène porte un nom : la bulle de filtres ! 

Un concept théorisé par Eli Pariser :

  • Dans son livre 
  • Lors d’une conférence TedX (plus 5 millions de vues à ce jour) 

On pourrait penser à première vue que c’est un sacré progrès technologique. Mais ça porte un risque :

  • Ça nous enferme dans une bulle qui ne nous montre que ce qu’on veut voir. 
  • Ça nous coupe du reste du monde et des idées contraires aux nôtres. 

Alors cette bulle, il est temps de la crever ! 

Comment percer la bulle de filtres ?

Dans cette vidéo, vous allez comprendre :

? Pourquoi c’est problématique d’être enfermé dans une bulle créée par les algorithmes. 

On a creusé un peu le sujet et on a trouvé 7 menaces sur notre quotidien.  

Mais on aime aussi parler des solutions – et on n’ne trouve pas vraiment quand on se renseigne sur le sujet.  

? Alors, on a rassemblé 7 méthodes pour ne plus être piégé·e par les algorithmes. 

Vous pouvez vous servir de ces méthodes pour 

  • crever la bulle que les plateformes du web ont créé autour de vous et 
  • voir le monde comme il est vraiment et pas comme on veut vous le montrer. 

Bulle de filtres : Les 7 menaces de Google et Facebook sur notre quotidien

En acceptant la personnalisation du contenu par les algorithmes, on s’isole de points de vue différents des nôtres, on s’enferme dans notre seule vision du monde et on bloque l’accès aux idées nouvelles.

1. La bulle de filtres des algorithmes nous isole 

Or, si vous vous entourez d’idées et opinions similaires aux vôtres, vous renforcez l’idée selon laquelle vos idées sont dominantes, ce qui a pour problème de déformer votre perception de ce que pense les autres.

Vérité contre vérité

Pour le dire autrement, ce qui est dangereux, c’est de croire que vos idées sont celles que pensent tous les autres, que vous détenez la vérité et que d’autres personnes pensent exactement comme vous et pensent elles aussi détenir la vérité. 

Chacun voit sa propre version du monde en pensant détenir la vérité parce qu’on ne voit pas d’idée contraire donc on croit que ce qu’on pense est la pensée dominante. 

C’est précisément ce qui explique les réactions des gens choqués par l’élection de Donald Trump ou la décision du Brexit. 

Chambre d’écho

On appelle ça une chambre d’écho : on ne voit plus QUE des infos, des données et des opinions avec lesquelles on est déjà d’accord, qu’on connaît par cœur et qui rassurent.  

Les algorithmes de Google, Facebook et autres vous empêchent de voir qu’il y a des gens en dehors de votre cercle, en dehors de votre bulle qui sont aux antipodes de ce que vous pensez, qui ne sont d’accord avec rien de ce que vous croyez mais à cause de la bulle de filtre des algorithmes, vous n’en entendez jamais parler et c’est bien là tout le problème. 

Évidemment, le monde est loin d’être composé de personnes qui pensent comme nous. 

Ce qui est pervers avec ce système, c’est que ce filtre de personnalisation est invisible pour nous, les utilisateurs. 

Comme c’est invisible, on n’est même pas conscient que ces filtres s’appliquent sur nous quand on est sur internet, donc ce n’est même pas quelque chose qu’on peut contrôler ! 

 

2. On n’apprend plus rien 

En évoluant dans un monde qui ne concerne que vous-même, centré sur vous-même, ça devient difficile d’apprendre de nouvelles choses. 

Puisque le monde que vous voyez en ligne est un monde construit sur ce qui vous parait normal, familier, un monde basé sur ce que vous connaissez déjà et qui vous rassure, c’est un monde dans lequel il n’y a plus rien à apprendre. 

Et ne plus rien apprendre, c’est à mes yeux en tout cas, catastrophique, surtout si vous êtes entrepreneur, si vous avez un business, et que vous créez du contenu ou que vous vous adressez à des gens régulièrement.

On meurt si on n’apprend plus rien, on ne peut pas avancer si on ne reste qu’avec nos propres convictions. 

Imaginez si l’algorithme de Wikipédia fonctionnait comme celui de Google ou Facebook, c’est-à dire en fonction de nos habitudes ou de ce qu’on sait, imaginez si les infos de cette encyclopédie étaient différentes selon les personnes ? 

Vous trouvez ça choquant ? Pourtant c’est ce qui se passe tous les jours quand on utilise Google ou les réseaux sociaux  !

On commence un peu à comprendre un peu plus le danger du système de personnalisation : à cause de cette bulle de filtre, à cause de ces algorithmes créés par Google, Facebook, Netflix et tout ce qui nous entoure, on se crée notre propre propagande.  

 

3. Le risque d’endoctrinement

À cause de cette bulle, on s’endoctrine avec nos propres idées : on crée sans le vouloir, ni même sans qu’on s’en rende compte, de l’auto propagande, du vrai endoctrinement. 

C’est un problème parce qu’on ne s’en rend pas compte : on ne comprend même pas que ce qu’on voit n’est que le reflet de ce qu’on veut voir mais ce n’est pas du tout représentatif de ce qui se passe vraiment dans le monde. 

Un problème démocratique

Si on ne voit qu’une seule partie du monde qui nous entoure, c’est presque un problème démocratique : on ne voit plus les autres, donc, on ne peut pas comprendre les autres, donc on ne peut pas se mettre à la place des autres, donc on n’a plus cette vision d’ensemble de la société dans laquelle on vit. 

On fait abstraction totale des personnes qui sont autour de nous, on ne sait plus qui fait quoi, qui est qui : on s’endoctrine avec nos propres opinions sans réaliser que ce qu’on voit n’est qu’une partie du tableau.  C’est parce qu’on est convaincu de nos idées qu’on ne voit jamais celles des autres. 

Tout ça renforce la polarisation et la division de nos sociétés. Et c’est normal : on préfère tous rester au chaud sous la couette avec des réseaux sociaux qui nous partagent des idées rassurantes qu’on connaît, plutôt que s’exposer à poil, dans la froide vérité du monde réel peuplé de personnes qui ont des idées qui nous contredisent.

Pourtant, pour ceux qui comme moi, ont connu les débuts du web, se rappelleront à quel point on s’extasiait (pourtant avec un mauvais windows 95) devant un simple chat de discussion, parce que la simple idée qu’on puisse connecter les humains entre eux et qu’on puisse s’enrichir culturellement était une idée dingue. 

L’évolution du web, loin de l’utopie d’origine

Personne à l’époque n’aurait pu prédire les fakes news, la cybersurveillance, les discours haineux, les vidéos de chats à la con qui font des millions de vues, et la récupération de nos données privées pour les annonceurs ? Personne n’avait imaginé le web comme il l’est aujourd’hui. 

C’est en tout cas comme ça qu’on nous a vendu le web : rempli de personnes et d’idées différentes, qui parlent des langues différentes, qui pensent différemment : le web, c’était la réunion de ces idées divergentes, c’était l’enrichissement à tous les niveaux. 

Or, aujourd’hui, sur internet ces nuances de pensées se mélangent rarement, pour ne pas dire jamais, à cause de ces algorithmes qui ont ajouté des couches de filtre entre les gens.  

Le problème, c’est que si vous vous limitez à votre fil d’actualité sur Facebook, si vous vous limitez à vos amis et aux amis de vos amis pour vous informer, pour apprendre, pour découvrir, vous alimentez ce risque de rester enfermé dans votre bulle et de ne même plus comprendre ce qui se passe dehors. 

 

4. La bulle de filtre crée une image biaisée du monde 

Si on ne reste qu’entre personnes qui pensent la même chose, alors on aura tendance à façonner notre propre version du monde selon ce qu’on pense et ce qu’on dit, ce qui rend notre vision du monde totalement biaisée. 

On peut trouver ce biais n’importe où : sur un forum par exemple où un mec pro apple peut se friter pendant des heures avec un autre mec pro windows, c’est une vision du monde biaisée contre une autre vision du monde biaisée. 

Mais là où ce biais est le plus visible, c’est dans les journaux, dans les médias. 

Pas mal de médias ne cachent pas leur orientation politique, ni celle de leur lectorat.

On peut s’amuser à prendre un sujet d’actu et voir comment ce même sujet est traité par ceux qui ont des orientations politiques opposées. 

On peut surtout s’amuser à regarder les commentaires d’un journal de droite et les commentaires d’un journal de gauche. 

On s’aperçoit qu’il y a certes un contraste d’opinion plutôt clair et assez évident mais là où c’est rigolo, c’est quand on traverse cette fracture politique : 

Quand un mec de droite commenter un article d’un média de gauche sur Facebook par exemple, ou inversement, un mec de gauche commente un article d’un média de droite, on se rend compte d’une chose : la personne qui rédige le commentaire sera considérée comme un troll par les opposants.  

Aujourd’hui, on est arrivé à un stade où, dès qu’une personne vient avec une opinion différente, on se pose toute de suite la question : c’est un troll ça non ?  

Parfois c’est vrai, c’est juste de la provocation mais de plus en plus, une opinion différente est vue comme une tentative délibérée d’énerver les autres.

 

5. L’entêtement 

La première étape, c’est qu’on ne voit plus les idées des autres mais la suite logique, c’est qu’on essaye de se convaincre que nos idées sont les meilleures

Le problème des bulles de filtre et des algorithmes (en tout cas dans la manière dont ils sont construits et pensés actuellement) c’est que ça nous rend têtu. 

Face à une idée contraire à la nôtre, plutôt que de se remettre en question, éventuellement de changer d’avis, par exemple, notre première réaction est de nous retrancher dans notre propre camp. 

Pourquoi ? Parce qu’on connaît les contenus et les idées qu’on va trouver, donc ça nous rassure de trouver des idées réconfortantes. 

Quand on se retranche dans notre propre camp, ça veut dire qu’on capitule, qu’on accepte la bulle de filtre créée par les algorithmes comme si on refusait d’en sortir. 

Dissonance cognitive 

Encore une fois, c’est un problème parce que c’est précisément la contradiction de nos idées qui crée la culture. Le conflit de nos pensées nous oblige à penser, réévaluer et à critiquer. et c’est ça qui permet d’avancer. 

Comment crever la bulle de filtre

 

Comme le dit Harari, dans Sapiens, un bouquin que je recommande au passage : 

S’il n’y a plus de conflit, il n’y plus de culture

 

Des psychologues comme Leon Festinger expliquent pourquoi on agit de la sorte avec le concept de dissonance cognitive :

Quand on entre en contradiction avec nos idées et nos croyances on se crée un conflit interne qu’on veut éviter absolument, c’est pour ça qu’on s’entoure d’idées qui confirment nos croyances. On le fait pour résoudre ces conflits internes. 

bulle de filtre et dissonance cognitive

 

Et justement, se retirer dans notre camp avec nos propres opinions, c’est quelque chose qu’Internet rend incroyablement facile, beaucoup plus facile qu’avant. 

On arrive au dernier problème causé par les algorithmes : c’est quand on donne beaucoup trop d’importance au nombre de likes, au nombre de partage, au nombre de vues, au nombre de commentaires.

6. Le piège de la vanité

Les chiffres qui analysent le contenu sur internet et l’exposent ont paralysé le partage d’idées et ont enfermé les gens dans une bulle.  

Aujourd’hui, on ne conçoit plus une vidéo, un article ou une photo selon une idée qu’on voudrait partager ou une info qu’on voudrait délivrer mais on le fait selon le possible impact qu’elle aura sur internet, sur les réseaux sociaux, parce qu’on est en quête du like, du commentaire, nombre de vue, etc.  

La spirale de la dopamine

Si vous créez du contenu en ligne pour votre business, vous êtes forcément confronté à ce phénomène et peut-être que ça évoluera. 

Mais pour l’instant, les likes et les partages qui sont affichés forcent en fait les gens à se comparer entre eux et à créer non pas pour échanger mais pour optimiser les vues et les likes, ce qui nous enferme encore un peu plus dans la bulle. 

Attention, ça ne veut pas dire qu’on est devenus des idiots ! Ça veut dire qu’on cherche moins à partager une idée, ce qu’on veut c’est que notre idée soit validée par les autres. (On représente cette validation à travers les likes et les partages).  

Ça été prouvé : chaque like, chaque partage, chaque commentaire nous donne une dose de dopamine, ce qui procure du bien, alors pourquoi s’en priver. 

C’est ce qui nous incite à recommencer à créer du contenu qu’on veut voir liké, partagé ou commenté : recevoir une énième dose de dopamine. 

Le tapis roulant hédonique

Des auteurs ont conscience de ces problèmes comme Matt d’Avella, un youtuber connu sur la thématique du minimalisme.

Lui s’est lancé l’objectif d’arrêter de créer des vidéos selon des chiffres à atteindre. 

Dans une de ses vidéos, il justifie sa démarche avec le concept du tapis roulant hédonique, une thèse selon laquelle le bonheur n’est pas lié avec l’augmentation d’évènement positif : 

Par exemple quand une personne gagne plus d’argent, les attentes et les désirs augmentent conjointement, ce qui n’entraîne aucun gain permanent de bonheur.

Avec les réseaux et les métriques de vanité c’est un peu la même chose : on court après ces chiffres en pensant que ça nous apportera bonheur et prospérité sauf que ça finit par devenir notre base de référence. Cela cesse d’être épanouissant.

7. On ne croit plus rien

De plus en plus de personnes ne semblent plus se soucier de la vérité. Aujourd’hui même les faits sont remis en question.

C’est inquiétant car c’est comme si on perdait petit à petit notre capacité à raisonner. 

Parce que petit à petit on devient piégés par nos propres pensées : on s’enveloppe tout seul, avec des couches intellectuellement impénétrables d’amis, de pages Web et de flux de médias sociaux, de médias qui partagent les mêmes idées.

Ces couches sont tellement nombreuses que non seulement on ne voit plus et on n’entend plus les gens qui sont eux aussi couverts dans leur bulle intellectuelle mais on ne fait plus confiance aux gens qui sont dans d’autres bulles que la nôtre. 

C’est flippant parce de la sorte, on crée une sorte de secte, de culte. 

En tout cas, ça fonctionne de la même manière :

Une secte isole ses membres et ignore les personnes qui ne sont pas membres, les gens de l’extérieur sont vus comme des trolls, qu’on n’écoutent pas, qu’on ne veut pas écouter, qu’on ne veut pas voir et qui pire encore, qui ne sont même pas dignes de confiance.

7 solutions pour crever la bulle de filtres 

Maintenant qu’on a bien saisi le problème de la bulle de filtres, on va voir comment on peut crever cette bulle.  

Pour ça, je propose 7 conseils pratiques qu’on peut tous faire pour s’extirper de cette condition qui s’impose à nous à chaque fois qu’on va en ligne, pour sortir de notre auto endoctrinement et retrouver le web qu’on nous a promis quand on était plus jeunes. 

1ère étape : reconnaître le problème de la bulle de filtres 

Si vous êtes encore en train de lire ces lignes, vous pouvez déjà vous féliciter.

Ça veut dire que vous êtes conscient de la tendance des technologies du web à créer ces boîtes de pensées uniques dans lesquelles on peut être piégé, ça veut dire que vous êtes plus susceptible de chercher et donc de trouver des moyens de vous évader de ce piège. 

C’est la première étape : maintenant qu’on est tous d’accord avec le constat, cherchons la meilleure façon de crever la bulle et de nous ouvrir l’esprit ? 

2. Multipliez les sources d’information

Si vous lisez l’actu régulièrement (je dis si parce que dans ma bulle de filtre, beaucoup de gens ont arrêté de consommer des infos, pour des tas de raisons), vous pouvez faire 2 choses 

Un éventail plus large de sources d’information

D’abord, vous pouvez commencer par vous informer via un éventail plus large de sources d’information. 

Par exemple, plutôt que lire que des article de Le Monde, vous pourriez ajouter le Figaro et France Inter et lisez ces infos sur un agrégateur de contenu (le plus connu c’est feedly). 

Pourquoi un agrégateur de contenu ? 

Tout simplement parce que les infos seront affichées selon les sources que vous avez mises et non en fonction d’un seul média, et donc une seule vision du monde. 

Je sais, c’est un effort considérable de se taper des news de médias qu’on n’aime pas mais justement c’est en se faisant violence qu’on peut s’ouvrir l’esprit.  

Vous pouvez aussi lire des trimestriels : ces magazines ne traitent pas les toutes dernières infos, ils peuvent pas le faire, puisqu’ils publient tous les trois mois, ça veut dire qu’ils prennent le temps de digérer ce qui se passe, de l’analyser et de l’écrire et ça vous laisse à vous aussi, le temps de le lire – 3 mois donc. 

L’avantage de ces médias est qu’ils ne courent pas derrière la dernière Breaking News, sans recul, sans réfléchir. 

3. Changez vos habitudes

Quand on va sur internet, on utilise 3 ou 4 sites qu’on visite fréquemment, chaque jour. 

En fait, on varie rarement, qu’on habite à Paris, à Milan ou à Sofia, on fait sensiblement la même chose sur le web. 

Parce que changer ses habitudes est difficile, pour tout le monde. 

On peut comparer le web au voyage : 

Si on fait l’effort de sortir des endroits qu’on connaît, on s’efforce un minimum à changer nos habitudes et explorer, on augmente les chances de découvrir de nouvelles choses, de rencontrer des nouvelles personnes et de trouver de nouvelles idées.

Sortir des sentiers battus fait peur au début, mais l’expérience est puissante : à chaque nouvelle idée qui nous vient, chaque nouvelle personne qu’on rencontre, chaque culture qu’on découvre, ça nous rappelle et nous fait sentir qu’on est toujours en vie, on est toujours humain. 

Alors allez-y, faites des trucs que vous ne faites pas d’habitude.

Le but du jeu, c’est d’envoyer un signal qui va désorienter l’algorithme et son système de personnalisation. 

Juste en élargissant vos intérêts dans de nouvelles directions, vous donnez à l’algorithme beaucoup plus de travail. 

Imaginons, si vous indiquez à votre algorithme que votre truc, c’est le théâtre, les mangas japonais, le jazz, l’alphabet cyriliique, et Beyoncé, ça va être plus difficile aux algorithmes de vous mettre dans une case que si vous vous intéressiez à un seul de ces thèmes. 

Les algorithmes ne peuvent pas vous catégoriser s’ils ne peuvent pas déterminer ce que vous aimez vraiment. 

C’est un peu le même principe qu’avec les sources d’infos : allez là où vous n’allez pas d’habitude : on va sortir manuellement de la bulle dans laquelle on veut absolument nous mettre. 

Allez-y, soyez généreux avec vos pouces vers le haut, avec les coeurs les likes : cliquez sur les liens de contenus que vous n’aimez pas et faites-vous double peine, lisez les commentaires, lisez les liens, passez un peu de temps de dessus pour bien faire comprendre que ça vous “intéresse”.

Vous serez récompensé :

vous allez donner du taf aux plateformes, elles vont devoir réactualiser vos nouvelles préférences, vos nouveaux intérêts et vont devoir changer le contenu proposé qui va avec ce changement. 

Le but est aussi de voir le monde comme il est réellement et pas comme on veut vous le montrer.  

Suivez des nouvelles personnes qui n’ont rien à voir avec votre thématique et intéressez-vous à ceux et celles qui les inspirent et ainsi de suite, vous pouvez faire ce jeu à l’infini. 

Profitons d’un des seuls trucs cool des réseaux sociaux : vous inspirer des personnes différentes de votre quotidien.

Il y a des gens qui dessinent, qui peignent, qui graffent, qui font de la couture, des gens qui cuisinent, d’autres qui voyagent, d’autres qui parlent de linguistique, il y a des psychologues qui prennent la parole, des cinéastes, des médecins, donc allez-y, changez vos habitudes et allez explorer des thématiques différentes de la vôtre.

4. Arrêtez de suivre vos concurrents 

Vous avez un business ? Vous créez des contenus ? Vous êtes passionné par une thématique précise ? Il y a forcément sur le web, quelqu’un qui est plus gros que vous, qui a pignon sur rue et qui prend beaucoup de place. 

Arrêtez de regarder tous les jours, systématiquement ce qu’il fait ou ce qu’elle fait : c’est ce qui vous bloque, vous rend malheureux et vous censure. 

Pourquoi prendre la parole quand tout le monde parle déjà très fort ?

Parfois, on peut se dire : 

Pourquoi je devrais parler si des gens très connus le font déjà très bien ? 

C’est ça qui nous censure et c’est tout le problème. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’intéresser à ce que fait la concurrence mais vous n’êtes pas non plus obligé de voir ce qu’ils disent ce qu’ils font tous les jours.  

Écouter votre client

En revanche, s’il y a quelqu’un que vous devez suivre et écouter, c’est votre client, si vous en avez ou votre public. C’est lui qu’il faut comprendre, c’est voir sa vie avec ses yeux qui est important pour vous et votre business, pas ceux qui font le même boulot que vous. 

N’écoutez plus vos concurrents, écoutez vos clients : écoutez-les, parlez-leur : relisez les emails, les messages, voyez leur problème comme si c’était le vôtre, regardez bien  les questions qu’ils posent, la façon dont ils les posent, les mots qu’ils utilisent, etc. 

Aller là où vos concurrents ne sont pas. 

5. Devenez l’avocat du diable

Prenez la défense de votre pire ennemi. Voilà un bon exercice, une bonne façon de se forcer à penser différemment.

Prenez une personnalité politique à l’opposé de ce qui a du sens pour vous et essayez d’argumenter son discours. 

Imaginez, vous devez présenter une conférence, micro en main et vous devez convaincre le public avec les idées de votre pire ennemi politique. C’est à dire que vous devez essayer de persuader des gens avec des idées qui sont à l’opposé des vôtres. 

Argumenter un sujet qui divise

Essayez de trouver la meilleure argumentation sur un sujet qui divise les gens : l’avortement, le port d’arme, les gilets jaunes, le marriage gay, le rsa, la pma, prenez un sujet qui fait chier plein de gens, c’est pas ce qui manque en france.

Ici, c’est intéressant car vous serez pas d’accord avec ce que vous trouverez comme information mais vous trouverez des personnes qui elles y croient dur comme fer et justement c’est qui est important : 

Point de vue et perspective différente

Comprendre le point de vue et la perspective des gens qui ne pensent pas comme vous. 

Parce qu’il y en a plus que vous ne le croyez. 

Si vous voulez corser l’exercice, faites le publiquement, sur les réseaux : là vous enverrez un signal ultra fort à votre algorithme. 

6. Apprenez à vous ennuyer  

Les anglais parlent de daydreaming, de rêverie. C’est quelque chose qu’on fait de moins en moins parce qu’on peut de moins en moins le faire : il s’agit de se laisser le temps de s’évader, d’aller voir ailleurs, d’être curieux, de penser. C’est ce qu’on fait quand on s’emmerde en fait. 

C’est difficile de s’ennuyer

Mais à cause de la tonne de divertissement qu’on a à disposition, c’est dur de s’ennuyer comme on s’ennuie dans une salle d’attente, sans magazine et sans téléphone.  

Pour ça il faut se remettre dans des conditions où on ne peut pas être distrait. Dans la pratique, ça veut dire sans se faire solliciter par les notifications de votre téléphone. 

Digital detox

Le but c’est de se laisser le temps pour soi et pour personne d’autres, de s’isoler un instant pour se permettre de réfléchir. 

Vous pouvez couper votre téléphone à des moments clefs de la journée, faire des digital detox (on en a fait un cette année suite à la naissance de notre fille)

Vous pouvez aussi faire une activité manuelle, si possible répétitive : ça peut vous aider à faire ce genre de rêve éveillé.  

Évidemment, le meilleur endroit pour trouver du temps pour soi, c’est sous la douche par exemple. Il y en a même qui prennent des notes sous la douche, il y a du papier étanche qui existe pour faire ça, ça existe vraiment

7. Sortez de Google

On a tendance à croire que la navigation en dehors des algorithmes est impossible. C’est faux. On a juste oublié que c’était possible. Il n’y a pas que google comme solution.  

Au passage, Google vous permet de désactiver la recherche personnalisée, vous pouvez lui demander d’empêcher de vous proposer du contenu personnalisé. 

Ensuite, quand vous faites des recherches, vous pouvez utiliser autre chose que Google : 

Les français Qwant n’utilisent pas vos données personnelles et dans la même veine, duck duck go est un moteur de recherche anti filtre, c’est à dire qu’on ne vous donne pas d’information selon votre comportement en ligne, vos intérêts, vos goûts, votre historique; etc. 

Pareil pour les emails, vous pouvez protéger vos emails de la surveillance. Protonmail est une messagerie suisse chiffrée qui ne peut pas lire ou déchiffrer vos emails : là vous êtes tranquille, personne ne lit vos courriers. 

Si toutefois, vous voulez rester sur Google, vous pouvez aussi empêcher de vous faire traquer en installant des extensions sur votre navigateur qui empêchent les plateformes de récupérer vos données.  On peut citer : start page, privacy badger, track blocker/  

En les installant, ces extensions vont empêcher le tracking et vont vous permettre de naviguer comme si vous étiez en mode privé, anonyme. 

Conclusion : Restez à l’écoute 

Tous ces sujets sont compliqués, ce sont les raisons pour lesquelles on ne préfère pas en entendre parler. 

Mais je pars du principe qu’on utilise internet tous les jours, on est face à nos écrans en permanence, alors je trouve nécessaire de savoir comment fonctionne le monde qui nous entoure. 

C’est notre responsabilité de savoir comment se servir de ces outils qui, on l’a vu, peuvent être dangereux pour nous, nos enfants et même l’environnement

On doit (re)prendre le contrôle sur le web 

Si vous êtes entrepreneur·e ou pas, si vous utilisez le web souvent, vous devez savoir comment contrôler tous ces outils.

C’est à nous de les contrôler. Pas l’inverse. 

Peut-être qu’un jour un algorithme différent viendra et nous proposera des infos, des contenus dont le but serait précisément celui de confronter nos idées et nos pensées et pas de nous rassurer avec ce qu’on sait déjà.  

Peut-être même que c’est à nous de créer cet algorithme. 

Parce que c’est à nous de (re)prendre le contrôle

Comme le dit celui qui a créé internet, Tim Berners-Lee : 

C’est nous qui créons le web.
C’est nous qui choisissons comment ça doit marcher.
C’est toujours possible de créer des médias qui nous présentent de nouvelles idées
plutôt que de nous piéger avec nos propres intérêts.

On a plus que jamais besoin de ça

Comme de tels algorithmes n’existent toujours pas, on ne va pas attendre.

N’attendons pas que les choses changent d’elles-mêmes.

À nous de mettre tous vos sens en état d’alerte maximale.

Sortons manuellement de la bulle dans laquelle les algorithmes des grandes plateformes du web veulent absolument nous mettre.

Soyez à l’affût de ce qui se dit et de ce qui se passe en dehors de votre bulle.

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